Défendre la liberté de (non) réception Mehdi Khamassi est directeur de recherche au CNRS (Sorbonne Université) en sciences cognitives, et s’intéresse particulièrement aux mécanismes de prises de décision, notamment ceux opérés de manière automatique par notre cerveau. Dans cet épisode, il pose les problématiques liées à l’influence inconsciente opérée par la publicité sur nous : matraquage publicitaire, techniques de captation de l’attention basées sur l’utilisation d’émotions ou sur des connaissances en neurosciences (déployées notamment pour la publicité numérique), phénomènes psychologiques de conditionnement (d’autant plus forts avec la publicité ciblée), jeu sur le système de récompense… Il rappelle également la très grande concentration du marché publicitaire, dont les principaux acteurs sont de grandes entreprises capitalistes qui utilisent la publicité pour servir leurs intérêts financiers et court-termistes (recherche de profits, garder l’intérêt des consommateurs pour leur marque et leurs parts de marché). Il souligne alors la relation complètement asymétrique entre l’industrie publicitaire (ses énormes budgets, l’accumulation de connaissances en sciences cognitives et l’emploi de sociologues, économistes, juristes pour développer et défendre leurs activités) et les citoyens.nes, qui pour la plupart ne connaissent pas les processus par lesquels ils sont influencés et reçoivent la publicité de manière passive, sans avoir choisi d’y être exposé.es. Au regard de tout cela, il pose d’une part la question du coût sociétal et de la place d’un tel système publicitaire au sein d’une société démocratique. Et d’autre part, la question de l’entrave aux libertés, individuelles et collectives, opérée par l’influence publicitaire : dans quelle mesure est-on libre d’agir conformément aux buts que l’on se fixe, lorsque l’on est soumis à une telle influence au service d’intérêts privés de grandes entreprises ? Mehdi Khamassi s’engage depuis plusieurs années sur le sujet : co-écriture d’une tribune dans Le Monde pour discuter de la ʺliberté de (non) réception face à la publicitéʺ, participation à plusieurs procès d’activistes ayant fait des actions de recouvrements publicitaires dans l’espace public, en tant que ʺtémoin moralʺ pour éclairer la discussion et faire le point sur les connaissances scientifiques. Et insiste sur le besoin d’éducation à l’esprit critique, en général, mais aussi en particulier face à la publicité.
Parce que les problèmes simples appellent des solutions simples, je vous partage un moyen de ne plus jamais se faire enquiquiner par du démarchage téléphonique.
Je l'avais pas lue encore !